Quelques jours avant Noël dernier, je me suis fait un véritable cadeau : un cours d’écriture créative. Parmi les différentes offres, j’ai choisi celle proposée par les trois jeunes fondateurs d’une nouvelle maison d’édition – uniquement composée d’auteurs – née dans ma ville, à Turin, l’année dernière.
La maison d’édition, nommée Autori Riuniti (Les Auteurs Réunis), s’est dotée d’un véritable manifeste chargé de gérer de façon concrète – en dix points – les rôles de chacun dans le processus de fabrication d’un livre, comme le travail d’édition, la correction des textes, la mise en page ou la promotion, en prenant en compte qu’un auteur ne pourra jamais se charger de tout ça sur son propre texte. La nouveauté est que chacun d’entre eux, comme dans une véritable maison, devient une partie indispensable du projet et pourra participer, selon ses talents et sa propre profession, au long processus qui aboutit à apporter un livre jusqu’entre nos mains.
Il y a quelque chose de macroscopique chez Autori Riuniti qui fait la vraie différence dans le contexte éditorial d’aujourd’hui et, à mon avis, c’est le fait que tout naît d’un rêve. Et dans les rêves, tout ce qui semble impossible se transforme en réalité : le point 2 du manifeste explique, par exemple, que « les auteurs ne payeront jamais pour une publication », et le point 9 que le rôle du lecteur devient essentiel et central pour le succès des livres : « nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir afin d’émouvoir le lecteur ; lui proposer des prix abordables, le réveiller de sa torpeur, le choquer quand il est naïf et l’assouplir quand il s’est desséché. En contrepartie, on lui demandera de parler de nos livres (en bien ou en mal) et de nos auteurs avec intensité et passion. Ce que nous voulons, c’est qu’un livre ne se réduise pas à un simple produit. » Alors, dites-moi s’il ne s’agit pas d’un rêve dans lequel l’expérimentation, l’élaboration et la viralité seront à la base des histoires que nous, les lecteurs, irons lire et dont on pourra parler, en retour, à l’écrivain ? Je l’ai fait. J’ai lu La vita va avanti de Vito Ferro et La distrazione di Dio de Alessio Cuffaro et puis j’ai rempli une page blanche pour adresser un mot directement aux deux écrivains.
Dans ce rêve, fait d’engagement et de travail constants, les manuscrits des écrivains seront tous lus dans un délai de six mois, à condition qu’ils contiennent ces trois éléments : « l’histoire, l’affabulation et le style ». Enfin, il y a un service bien particulier que cette maison d’édition offre à ses lecteurs : la livraison de romans signés par les auteurs directement aux lecteurs grâce au BookPostino. Il s’agit d’une personne nommée Sante Altizio, qui après avoir lu et commenté les romans sur les principaux réseaux sociaux, saute – à la demande – sur son vélo pour livrer les livres directement chez le lecteur final.
Je vous invite donc à lire leurs belles histoires en partageant et en soutenant un projet jeune et authentique qui fait du bien au marché éditorial, mais surtout à nos cœurs souvent en manque d’émotions et d’émerveillement.