La rentrée italienne

Parmi les 567 romans parus en cette rentrée littéraire 2018, nous avons sélectionné les titres de littérature italienne qui ont capté notre attention.

Par Gessica Franco Carlevero

Parmi les 567 romans parus en cette rentrée littéraire 2018, nous avons sélectionné les titres de littérature italienne qui ont capté notre attention.

Entre autres, en cet automne on pourra découvrir Bas la place y’a personne, de Dolores Prato, œuvre majeure dans le panorama italien du XXe siècle ; le premier roman du dramaturge Stefano Massini, Les Frères Lehman ; ou bien encore La Fille au Leica d’Helena Janeczek, lauréate du Prix Strega 2018.

Bonne lecture !

Bas la place y’a personne, de Dolores Prato.
Traduction de l’italien par Laurent Lombard et Jean-Paul Manganaro.
Verdier éditions
Parution le 20 septembre 2018

Œuvre majeure dans le panorama italien du XXe siècle, le livre a connu diverses vicissitudes éditoriales.

Écrit sur de longues années et terminé à l’aube des 90 ans de l’auteure, publié dans une version raccourcie par les soins de Natalia Ginzburg avant la disparition de Dolores Prato (1892-1983), ce n’est qu’en 2009 qu’il sera proposé dans sa version définitive aux éditions Quodlibet, celle qui est proposée aux lecteurs français…

Bas la place y’a personne n’est pas un roman. Il s’agit, pour reprendre les mots de Jean-Paul Manganaro, d’un « long ruban narratif qui essaie de nouer pour les enchaîner les uns aux autres les lambeaux de ce que fut une enfance », une enfance marquée par une blessure fondatrice – celle de l’abandon – que Dolores Prato tente de reconstruire par le filtre des mots et des choses. Ce sont les objets d’un monde disparu (l’Italie rurale à la charnière du XIXe et XXe siècle), d’un temps perdu.

Il en résulte une langue très singulière, poétique, d’une extrême beauté.

Une entreprise proustienne qui justifie les 892 pages du récit…


La Massaia, Paola Masino, La Bibliothèque italienne


La Massaia,
de Paola Masino.
Traduction de l’italien par Marilène Raiola
Éditions de La Martinière
Parution le 30 août 2018

Présentation de l’éditeur :

« Voici une petite fille qui a décidé de ne rien faire comme tout le monde. Elle a choisi de vivre… dans une malle. Oubliée de sa famille et de la société, entièrement absorbée par ses questionnements sur le sens de l’existence, elle ignore les devoirs qui incombent à toute femme. Car, sous l’Italie fasciste – où l’on devine que se situe le roman –, les femmes sont assignées au mariage et à leur foyer : “Des enfants, des enfants !” assénait Mussolini. Sale, repoussante, cette étrange créature fait le désespoir de sa mère. Jusqu’au jour où elle cède à ses suppliques : adolescente, elle sort de la malle. Dans une riche propriété, la jeune fille mariée, entourée de domestiques, semble renoncer à ses idéaux, et tente à tout prix de devenir une parfaite maîtresse de maison : une Massaia. »



Piranhas, de Roberto Saviano.
Traduction de l’italien par Vincent Raynaud
Gallimard
Parution le 4 octobre 2018

Présentation de l’éditeur :

« Naples, quartier de Forcella. Nicolas Fiorillo vient de donner une leçon à un jeune homme qui a osé liker des photos de sa copine sur les réseaux sociaux. Pour humilier son ennemi, Nicolas n’est pas venu seul, il s’est entouré de sa bande, sa paranza : ils ont entre dix et dix-huit ans, ils se déplacent à scooter, ils sont armés et fascinés par la criminalité et la violence. Leurs modèles sont les superhéros et les parrains de la camorra. Leurs valeurs, l’argent et le pouvoir. Ils ne craignent ni la prison ni la mort, mais une vie ordinaire comme celle de leurs parents. Justes et injustes, bons et mauvais, peu importe. La seule distinction qui vaille est celle qui différencie les forts et les faibles. Pas question de se tromper de côté : il faut fréquenter les bons endroits, se lancer dans le trafic de drogue, occuper les places laissées vacantes par les anciens mafieux et conquérir la ville, quel qu’en soit le prix à payer. »

Ici, la chronique de Alexia Caizzi.



Les Frères Lehman
, de Stefano Massini.
Traduction de l’italien  par Nathalie Bauer
Éditions Globe
Parution le 5 septembre 2018

Présentation de l’éditeur :

« 11 septembre 1844, apparition. Heyum Lehmann arrive de Rimpar, Bavière, à New York. Il a perdu 8 kilos en 45 jours de traversée. Il fait venir ses deux frères pour travailler avec lui. 15 septembre 2008, disparition. La banque Lehman Brothers fait faillite. Elle a vendu au monde coton, charbon, café, acier, pétrole, armes, tabac, télévisions, ordinateurs et illusions, pendant plus de 150 ans. Une histoire de l’Amérique, au galop comme un cheval fou dans les crises et les guerres fratricides. »



Magnifica, de Maria Rosaria Valentini.
Traduction de l’italien par Lisa Caillat
Denoël & d’ailleurs
Parution le 23 août 2018

Présentation de l’éditeur :

« Années 50. Dans un petit village des Abruzzes. La jeune Ada Maria est la fille d’un couple sans amour. Son père, Aniceto, passe le plus clair de son temps avec Teresina, sa maîtresse, ou enfermé dans son atelier de taxidermiste. Eufrasia se contente d’être mère et de noyer sa fragilité dans les soins qu’elle apporte à ses enfants. Lorsqu’elle meurt prématurément, Teresina prend peu à peu sa place dans la maison. La jeune Ada Maria s’occupe alors de son frère en s’efforçant d’ignorer Teresina. C’est pourtant dans ce quotidien en dehors du temps, rythmé par la couleur des frondaisons, la succession des naissances et des deuils, que l’Histoire fait un jour irruption. Dans un bois avoisinant le village, Ada Maria aperçoit un jour une ombre. Il s’agit d’un homme, hagard, désorienté, il n’a jamais quitté la cabane où il s’est réfugié à la fin de la guerre. Il est allemand. Les deux êtres vont se rapprocher. De cet amour naîtra une petite fille aux yeux clairs et à la peau diaphane, Magnifica, changeant à tout jamais le destin tranquille auquel Ada Maria se croyait cantonnée. »


Je reste ici, Marco Balzano, La Bibliothèque italienne
Je reste ici, Marco Balzano.
Traduction de l’italien par Nathalie Bauer
Editions Philippe Rey
Parution le 23 août 2018

Présentation de l’éditeur :

« Trina s’adresse à sa fille, Marica, dont elle est séparée depuis de nombreuses années, et lui raconte sa vie. Elle a dix-sept ans au début du texte et vit à Curon, village de montagne dans le Haut-Adige, avec ses parents. En 1923, ce territoire autrichien, annexé par l’Italie à la suite de la Première Guerre mondiale, fait l’objet d’une italianisation forcée : la langue allemande, qu’on y parle, est bannie au profit de l’italien. Trina entre alors en résistance et enseigne l’allemand aux enfants du bourg, dans l’espoir aussi de se faire remarquer par Erich, solitaire aux yeux gris qu’elle finira par épouser et dont elle aura deux enfants, Michael et Marica.
Au début de la guerre, tandis qu’Erich s’active dans une farouche opposition aux mussoliniens et au projet de barrage qui menace d’immerger le village, la petite Marica est enlevée par sa tante, et emmenée en Allemagne. Cette absence, vive blessure jamais guérie chez Trina, sera le moteur de son récit. Elle ne cachera rien des fractures apparaissant dans la famille ou dans le village, des trahisons, des violences, mais aussi des joies, traitées avec finesse et pudeur. »


Elsa mon amour, Simonetta Greggio, La Bibliothèque italienne


Elsa mon amour, de Simonetta Greggio.
Flammarion éditeur
Parution le 22 août 2018

Présentation de l’éditeur :

« Quand je regarde derrière moi, on dirait que je me raconte une histoire. Qui était cette enfant qui dormait avec les chats errants, qui réinventait sans cesse les vêtements et les objets, la laideur m’a toujours mise de mauvaise humeur, cette fillette qui ne jouait avec les autres enfants que lorsqu’elle pouvait les mettre en rang et leur faire la classe ? »
Elsa Morante, née à Rome le 18 août 1912, est écrivain, poète et traductrice. Elle épouse Alberto Moravia en 1941, mariage qui durera jusqu’à sa mort le 25 novembre 1985. En 1957, avec L’Île d’Arturo, elle est la première femme récompensée par le prix Strega. La Storia, publié en 1974, figure dans la liste des 100 meilleurs livres de tous les temps.
Ce roman, intime et sensuel, redonne sa voix à Elsa Morante. Ce roman est l’histoire de sa vie. »


La fille au Leica, Helena Janeczek, La Bibliothque italienne.jpg


La Fille au Leica,
de Helena Janeczek.
Traduction de l’italien par Marguerite Pozzoli.
Editions Actes Sud
Parution en octobre 2018

La vie retrouvée de Gerda Taro, compagne de Robert Capa, première femme reporter morte à 26 ans, pendant la guerre d’Espagne. Un roman qui rend justice à une femme engagée, résolument libre et pleine de joie de vivre.

6 Comments on La rentrée italienne

  1. Carlo Maria Vadim // 22 septembre 2018 á 9:35 // Répondre

    Ottima selezione. Il romanzo di Massini sui fratelli Lehman è stato splendidamente rappresentato a teatro con la regia di Luca Ronconi. Non so se sia mai stato rappresentato in Francia. Lo ricordo ancora con i tre bravissimi attori De Francovich-Gifuni-Popolizio.
    Anche il libro di Simonetta Greggio riempie un vuoto che Elsa Morante non meritava.
    Grazie e complimenti.

  2. A reblogué ceci sur Letteraria.

  3. Stefano Massini è lo stesso che ogni settimana è ospite a Piazza pulita o è un omonimo?

  4. Carlo Maria Vadim // 7 décembre 2018 á 12:05 // Répondre

    No, no è lo stesso!

  5. Gauthey Yves // 28 janvier 2019 á 23:40 // Répondre

    Elsa mon amour de Simonetta Greggio.
    Ce livre n’est pas une biographie d’Elsa Morante même si l’écrivaine s’est glissée dans la peau du personnage. J’ai lu ce livre comme un livre à l’écriture poétique dense, un roman qui parle d’une passion tendre pour une figure de la littérature italienne. A découvrir…

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