Lectures d’été

Quelques suggestions de lecture pour cet été

Par Gessica Franco Carlevero

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Photographie d’Alessandro Baccara

Pour cet été 2019,  nous avons pensé vous proposer quelques suggestions de lecture. Une liste de cinq livres déjà publiés en France et cinq livres encore inédits en français, pour ceux qui veulent lire en italien.

Dans la sélection, nous avons abordé des romans célèbres comme La Goûteuse d’Hitler de Rossella Pastorino (lauréate du Prix Campiello) et d’autres moins connus, comme Ce que je n’ai pas encore dit à mon jardin, de Pia Pera. Des livres récents, comme Nouvelles triestines, de Giorgio Pressburger et d’autres parus il y a déjà deux ans, comme Il giro del miele, de Sandro Campani. Vous trouverez une bande dessinée, Le Dieu vagabond, de Fabrizio Dori (Prix UBU de la BD 2019) et un texte poétique qui n’est pas de la poésie : Pacific Palisades, de Dario Voltolini.

« I libri pesano tanto: eppure, chi se ne ciba se li mette in corpo, e vive tra le nuvole », disait Pirandello.

Peut-être qu’un de ces livres trouvera sa place dans votre valise, bonne lecture !

La Goûteuse d’Hitler, de Rosella Pastorino, traduit de l’italien par Dominique Vittoz, éditions Albin Michel, 400 pages.

La gouteuse d'Hitler, Pastorino-La Bibliothèque italienne.jpg

Présentation de l’éditeur :

1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l’idée que l’on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa.

Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s’exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière. Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme « l’étrangère », Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l’hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu’autoritaire.

Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c’est à la fois vouloir survivre et accepter l’idée de mourir.

Couronné en Italie par le prestigieux prix Campiello, ce roman saisissant est inspiré de l’histoire vraie de Margot Wölk. Rosella Postorino signe un texte envoûtant qui, en explorant l’ambiguïté des relations, interroge ce que signifie être et rester humain.

Nouvelles triestines, de Giorgio Pressburger, traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli, Actes Sud, 2019, 162 pages.

Nouvelles triestines, Giorgio Pressburger, La Bibliothèque italienne.jpgPrésentation de l’éditeur :

Peu de villes sont aussi littéraires que Trieste, qui a hébergé des auteurs illustres comme Italo Svevo, Umberto Saba ou James Joyce. Pour saisir l’âme fragmentaire de cette ville-frontière, Giorgio Pressburger a délaissé les monuments célèbres, leur préférant des quartiers moins connus et des personnages à la fois obscurs et emblématiques : Frau Musika, une vieille dame professeur de piano, en butte à un voisinage trop bruyant, l’ingénieur Taussig, commerçant amateur de peinture, qui lèguera tous ses biens à sa femme de ménage, ou d’autres figures représentatives de Trieste, où l’imaginaire et le réel se mêlent indissolublement. Les sept nouvelles de ce recueil constituent donc une invitation à découvrir, selon les termes de l’auteur, “l’un des aspects les plus fascinants de cette ville : elle est elle-même un monument à la discrète, paresseuse, turbulente, malheureuse et joyeuse humanité.”

Les Pierres, de Claudio Morandini, traduit de l’italien par Laura Brignon, éditions Anacharsis, 192 pages.

Les pierres, Morandini, La Bibliothèque italiennePrésentation de l’éditeur :

Dans un pays de montagnes, les habitants des villages jumeaux de Sostigno (en bas) et Testagno (en haut) sont confrontés à un phénomène étrange : les pierres, rocs, cailloux, gravillons et autres galets de rivière se meuvent de par une volonté qui leur semble propre. Non sans malice parfois, ou suivant la logique énigmatique d’un aléatoire complet, les mouvements et apparitions inopinées des pierres ont chamboulé de fond en comble le monde des villageois.

Afin de conjurer leurs angoisses, ils tentent de remonter à la source du mystère.
Une fable qui n’est pas sans évoquer Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock, parcourue d’un humour féroce et traversée par l’inquiétude sourde de toute société face au surgissement de l’inexplicable.

Ce que je n’ai pas encore dit à mon jardin, de Pia Pera, traduit de l’italien par Béatrice Vierne, éditions Arthaud, 240 pages.

Ce que je n'ai pas encore dit à mon jardin , Pia Pera, La Bibliothèque italienne

Présentation de l’éditeur :

« Cela, le jardin ne le sait pas. De but en blanc, tous les soins cesseront. La nature redeviendra l’unique force en présence, le dialogue entre l’homme et le paysage, exprimé dans le jardin, cet art éphémère entre tous, s’interrompra. »

Une passion, un chef d’œuvre, un jardin en Toscane. Pia Pera y a consacré son temps et son amour. Mais une maladie incurable l’emporte à petit feu et ses forces la quittent. Face à la dégradation de son corps, contrainte peu à peu à l’immobilité d’une plante, le jardin – ce lieu où se manifeste la vie et où se succèdent les « résurrections » – devient son havre de paix et son ultime refuge. En le contemplant, elle tisse un nouveau lien avec la nature et offre une réflexion sensible et émouvante face à la mort.

Le Dieu vagabond, de Fabrizio Dori, éditions Sarbacane, 160 pages.

Le Dieu Vagabond, Fabrizio Dori, La Bibliothèque italienne.jpg

Présentation de l’éditeur :

Dernier de sa lignée divine, Eustis le satyre mène une vie oisive et solitaire dans le monde moderne. Lorsqu’il découvre que d’autres dieux ont survécu, il part à la recherche de son ami Pan, curieux disparu qui semble cristalliser l’attention de tout le nouveau panthéon de l’« Hôtel Olympus ». Mais Eustis n’est qu’une divinité mineure, et peut-être vient-il de mettre le doigt dans un engrenage dangereux… Après son sublime Gauguin, Fabrizio Dori explore le style chatoyant de Van Gogh et nous embarque dans une épopée d’une liberté saisissante, sous la forme d’une longue descente aux Enfers.

Voici quelques autres suggestions pour les lecteurs qui veulent découvrir des romans italiens pas encore traduits en français.

Non dire cazzo, de Francesca Rimondi, Frassinelli, 2018, 348 pages.

non dire cazzo-La Bibliothèque italienne

Présentation de l’éditeur :

«Mamma, tu hai mai fatto sesso?» «Mamma, ma tu ti droghi?» «Mamma, ma tu lo sai cos’è il gioco della bottiglia?» «Mamma, ma tu non hai mai fatto sesso quando io ero in casa, vero?» «Mamma, che cos’è un tampax?» «Mi fai vedere il video dei Green Day su Youtube?» «Mi fai vedere Youtube?» «Mamma, quando nasce Numero Due posso andare a vivere a casa di Tuper Tario?» «Posso stare sveglio tutta la notte venerdì?» «Posso guardare L’Esorcista?» «Posso guardare Nightmare?» «Posso guardare Shining?» «Possiamo andare avanti veloce nelle scene dove si baciano?» «Possiamo evitare di guardare film d’amore?» «Possiamo evitare di salutarci con il bacino allo scuolabus?»

Il giro del miele, de Sandro Campani, Einaudi, 2017, 242 pages.

Il giro del miele, Sandro Campani, La Bibliothèque italiennePrésentation de l’éditeur :

«In quei giorni splendenti la vedevi e non riuscivi a immaginare che potesse essere stata da nessun’altra parte: guardava suo marito lavorare al sole che bruciava piacevolmente il collo, e le api stordite camminavano sul muro». Davide è un uomo semplice che ha un lavoro semplice: consegna il miele a domicilio nel paese dell’Appennino dove è nato e cresciuto. La faccia pulita, le spalle e le mascelle larghe: ha l’aspetto di quello che le signore anziane chiamano « figliolo », o « giovanotto ». Le ragazze l’hanno sempre snobbato, «ma tanto, lui, era innamorato della Silvia fin da quando erano piccoli». Perso il lavoro, perso il grande amore, spinto dalle circostanze della vita ha iniziato a bere, lasciando entrare in sé una violenza che non è in grado di gestire. Il vecchio Giampiero invece è stato l’aiutante del padre di Davide. Ha una mano bruciata in seguito all’incendio della falegnameria in cui lavorava, ma soprattutto ha una moglie amata, l’Ida. Non sono riusciti ad avere figli. Ha visto crescere Davide, e lo accoglie ora, a tarda notte, quando viene a bussare alla sua porta.

La vita dispari, de Paolo Colagrande, Einaudi, 2019, 281 pages.

La vita dispari, Paolo Colagrande, La Bibliothèque italienne

Présentation de l’éditeur :

Buttarelli legge il mondo come un libro a cui mancano le pagine pari o, se ci sono, rimangono indecifrabili. La sua vita, oscurata per metà e ristretta nello spazio elementare di una stanza e di una strada, è un tragicomico susseguirsi di inciampi e di intuizioni, di vessazioni e di casualità. Quando Buttarelli scompare – e intorno alla sua figura si crea un alone di mistero – non resta che raccogliere, per tentare di fare un po’ di chiarezza o forse per aumentare la confusione, la testimonianza del suo amico nullafacente Gualtieri. Ecco che allora si snoda una trama di malintesi e incastri rovinosi, sempre all’insegna del paradosso: la silenziosa guerra con la preside Maribèl, la passione per Eustrella, il fidanzamento simultaneo con otto – otto – compagne di scuola, gli strambi insegnamenti esistenziali impartitigli dal padre putativo, il matrimonio con Ciarma, l’infatuazione per una certa Berengaria. «Buttarelli provava a fare quello che vedeva fare agli altri, con enorme fatica. A volte riusciva a reggere la parte per un tratto breve, ma era come se a un certo punto si ritrovasse nel fitto di un bosco senza più il sentiero tracciato, e allora era più prudente tornare indietro». Il mondo, visto dagli occhi di Paolo Colagrande, è un posto in cui l’uomo è stato messo per sbaglio. O per far ridere qualcuno che, di nascosto e da lontano, lo sta osservando.

Prima che te lo dicano altri, Marino Magliani, Chiarelettere, 2018, 330 pages.

Prima che te lo dicano altri, Marino Magliani, La Bibliothèque italienne.jpg

Présentation de l’éditeur :

Prima di essere un cacciatore e bracconiere, e agricoltore solitario con la passione dell’innesto, Leo Vialetti è stato un bambino della Val Prino nell’Italia del boom che qui non è mai arrivato, una Liguria di frontiera che vede il mare per sbaglio e in cui crescere senza padre significa diventare grandi troppo presto. In un’estate decisiva come tutte quelle che fanno da preludio all’adolescenza, l’unico adulto che sembra volersi prendere cura di lui è uno straniero, un argentino, Raul Porti, che gli dà ripetizioni scolastiche e gli insegna ad amare e rendere fertile la terra, prima di sparire improvvisamente. Quando Leo deciderà di comprare all’asta la vecchia villa di Raul Porti, ciò che scoprirà lo costringerà a perdere un mezzo amore appena sbocciato e partire alla cieca per l’Argentina, per capire dove e come sia finito l’uomo più importante della sua vita, proprio nei giorni più terribili del Novecento sudamericano, quelli dei desaparecidos. Grazie a una lingua lirica, affilata e precisa, Magliani costruisce una storia durissima di formazione, che non fa sconti alla nostra storia recente e che ci racconta di un affetto che travalica sentenze e confini spaziotemporali per restituirci l’avventura epica per eccellenza, la ricerca delle proprie radici.

Pacific Palisades, de Dario Voltolini, Einaudi, 2017, 78 pages.

Pacific Palisades, Dario Voltolini, La Bibliothèque italienne.jpg

Présentation de l’éditeur :

L’idea è tanto semplice quanto forte: esiste uno scambio di amore e di dolore tra noi e il mondo, tra noi e gli altri, e questo scambio avviene attraverso il muro che ognuno di noi è. Un baluardo che è anche una valvola, un filtro: una palizzata pacifica. Dario Voltolini ha scelto la forma del racconto in versi per compiere insieme a chi legge un viaggio intimo e universale nel tempo e tra le parole. Convocando sulla pagina le persone a lui più care e le loro storie, Voltolini ha immaginato un dialogo tra i vivi e coloro che non lo sono più, facendo emergere una prospettiva nuova: ognuno di noi custodisce dentro di sé, insieme al proprio passato, anche – forse soprattutto – quello di chi ci ha preceduto.

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Photographie d’Alessandro Baccara

2 Comments on Lectures d’été

  1. Antonello Farris // 21 juillet 2019 á 16:30 // Répondre

    Grazie, Gessica! Ottima proposta. Io tengo per « Il giro del miele », ottimo.

  2. Ho adorato « Il giro del miele »!!

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