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Prix Campiello 2017, la gagnante est Donatella Di Pietrantonio

Par Marisa Fumagalli

« Je dédicace le prix à mes deux filles, celle à qui j’ai donné naissance et celle que j’ai construite. Et aux lecteurs qui ont aimé mon livre. » Tout en étant sans voix à cause de l’émotion, la gagnante exulte. Elle ajoute : « Je veux rapporter mon prix en Abruzzo, ma région d’origine qui a été si éprouvée par le séisme. »


Ainsi, L’Arminuta de Donatella di Pietrantonio brouille les cartes
. Ou plutôt, les votes, pendant que le rideau tombe sur la 55e édition du prix Campiello, le prix du roman italien organisé par les industriels de la Vénétie ; encore une fois, comme cela s’est déjà avéré par le passé, le verdict populaire ne correspond pas au choix du jury, qui cette année a été présidé par Ottavia Piccolo. Tandis qu’auprès du Gran Teatro La Fenice de Venise, on donnait le spectacle conduit par Enrico Bertolino et par Natasha Stefanenko (diffusé par la chaîne nationale Rai 5, le 20 septembre), le jury populaire (46 % femmes, 54 % hommes, 282 bulletins) choisissait la gagnante.

Par 133 votes, le prix Supercampiello a été décerné à L’Arminuta (éditions Einaudi). Présente parmi les cinq derniers finalistes, di Pietrantonio est montée sur la plus haute marche en l’emportant haut la main sur tous les autres concurrents. Dentiste de profession (« Dans mes romans, il y a toujours une scène consacrée à mon métier »), l’écrivaine raconte l’histoire d’une jeune fille, remise de la mère tutrice à la mère naturelle, à la façon d’un colis postal. Victime d’un double abandon, sa vie est vécue deux fois, dans deux milieux qui détonnent et qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre : langage, éducation, loisirs, nourriture. Cependant, L’Arminuta (forme dialectale pour « revenue »), tout en suivant un parcours plein d’imprévus, finira par se retrouver elle-même. Grâce à son frère et sa sœur, le déluré Vincenzo et l’impertinente Adriana.

À la deuxième place est arrivé Stefano Massini (Qualcosa su Lehman, Mondadori, 99 votes), suivi par Mauro Covacich (La città interiore, La Nave di Teseo, 25 votes), Alessandra Sarchi (La notte ha la mia voce, Einaudi Stile libero, 13 votes), Laura Pugno (La ragazza selvaggia, Marsilio, 12).

Par ailleurs, à Venise, se trouvait un autre gagnant, celui du prix Campiello Giovani 2017 : Andrea Zancanaro, étudiant en médecine, 21 ans, il vient de Feltre, Belluno. Il l’a emporté sur les quatre autres filles finalistes, avec le récit Ognuno ha il suo mostro, « histoire fantaisiste de la rencontre entre deux malades psychiques lucides», a affirmé le jury composé d’hommes de lettres. Le Prix Fondazione Campiello à été décerné à Rosetta Loy pour sa carrière.

 

Traduction de Marta Somazzi

Cet article est disponible en version originale sur le site Corriere della sera, 9 septembre 2017

 

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