Conversation avec Paolo Cognetti, auteur du Garçon sauvage

Paolo Cognetti est un écrivain italien qui passe son temps entre la ville et la montagne. Il a écrit beaucoup de documentaires, comme Vietato Scappare, La notte del leone, Rumore di fondo. Ses novels les plus importants sont Manuale per ragazze di successo (2004), Una cosa piccola sta per esplodere (2007), Il ragazzo selvatico (2013) et Le otto montagne (2016). Avec Sofia si veste sempre di nero, il a été finaliste pour le “Premio Strega”.

Par Stefania Meneghella

Paolo Cognetti est un écrivain italien qui passe son temps entre la ville et la montagne. Il a écrit beaucoup de documentaires, comme Vietato Scappare, La notte del leone, Rumore di fondo. Ses romans les plus importants sont Manuale per ragazze di successo (2004), Una cosa piccola sta per esplodere (2007), Il ragazzo selvatico (2013) et Le otto montagne (2016). Avec Sofia si veste sempre di nero, il a été finaliste pour le « Premio Strega ».

Ton roman Le otto montagne s’inspire d’une histoire vraie : ta présence assidue dans la montagne. Dans les pages que tu as écrites, où la réalité et l’imagination commencent-elles ?

La réalité se trouve dans les lieux, dans les personnes, dans les liens créés avec la montagne. Les événements sont parfois des inventions, parfois des rêves. Je préfère les imaginer comme des rêves ; quant aux personnes et aux lieux, ils sont absolument inspirés par la réalité.

La nature – surtout la montagne – est l’élément le plus important de l‘histoire. Quel rôle a-t-elle dans ta vie ?

La nature est liée à un état de bien-être dans ma vie ; il y a un livre anglais, pour moi très important, qui s’appelle Natura come cura. À un moment, j’ai eu un moment de crise interne, et j’ai été saisi d’un désir de fuite. Je suis allé vivre à la montagne et j’ai commencé une vie différente, qui a été pour moi très intense. Cette nouvelle vie m’a donné beaucoup de résultats, parmi lesquels ce livre.

 

Paolo Cognetti - La bibliothèque italienne

Est-ce que tu penses qu’être en contact avec la montagne influe sur ta capacité à écrire ?

Beaucoup. Je pense que la vie de la ville est intrusive, bruyante, distrayante. Nous pensons aussi aux médias qui ont le pouvoir d‘amuser. Ensuite, l’écriture naît par une solitude et par un silence, éléments que j’ai trouvés dans les lieux de la montagne.

Comment peux-tu définir les différences et les similitudes entre Bruno, le protagoniste, et Pietro ?

Ce sont deux personnes différentes : l’un est à l’arrêt, l’autre voyage ; l’un a vécu dans une famille très acculturée, l’autre dans une famille montagnarde. Ils deviennent amis à cause de leurs différences et non à cause de leurs similitudes. C’est une amitié qui naît entre deux personnes différentes.

Ton roman s’inspire complètement de la simplicité, la beauté, le silence, la nature qui sont capables de nous sauver. Penses-tu que nous pouvons retrouver cette dimension qui est en train de s’évanouir dans le temps ?

Je pense que nous devons maintenir un rapport privé avec la lecture ; actuellement, le rapport entre l’homme et la lecture est endommagé. Donc, la proximité avec la nature est nécessaire, pour trouver notre angle de recueillement.

Comment définirais-tu la solitude et le silence ? Sont-ils positifs ou négatifs pour notre survie ?

Malheureusement, je suis ambivalent sur cette question. Pendant plusieurs jours, je trouve refuge dans la solitude, mais ensuite elle devient une dimension difficile. J’ai besoin de silence, mais après un certain temps, je m’en échappe.

Quel est le souvenir des jours passés à la montagne le plus cher à ton cœur ?

Les jours passés à marcher dans la montagne. Tous les ans, je marche, je dors en plein air et je passe trois-quatre jours avec mon chien et mon sac à dos. Ce sont des jours remplis d’énergie, de liberté et d’émerveillement.

Qu’est-ce que la montagne nous enseigne, selon toi ?

Elle peut nous apprendre à atteindre une nouvelle dimension basée sur la connaissance et le respect de l’environnement où nous vivons. Nous pensons être civilisés, mais il y a des lieux dangereux ou tragiques pour les hommes. Selon moi, la montagne représente la nécessité de comprendre le monde où nous vivons.

Quel est le message que tu aimerais transmettre dans ce roman ?

L’amitié est une valeur oubliée. Nous sommes dans une période où nous pensons que les valeurs les plus importantes sont l’amour et la famille. C’est pourquoi je voulais écrire une histoire sur le thème de l’amitié.

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