Conversation avec l’écrivain Filippo de Matteis

“Il m’est arrivé d’écrire pendant ma pause déjeuner ou encore en avion. D’habitude, pourtant, j’aime mieux écrire dans le silence absolu, assis à mon bureau, de nuit”.

Par Greta Seren Rosso

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Filippo De Matteis a fait des études de sémiotique et travaille comme directeur marketing dans une agence numérique, Cuori di seppia est son premier roman.

Que fais-tu dans la vie et depuis combien de temps écris-tu ?

Je travaille dans le marketing depuis toujours. Après avoir terminé un master en sémiotique et langages persuasifs, j’ai travaillé chez Procter&Gamble, j’ai ouvert mon agence de communication, puis j’ai déménagé à Édimbourg pour travailler chez Skyscanner. Enfin, je suis rentré en Italie pour collaborer avec des start-up numériques. Pour fermer le cercle, disons.
J’écris (et je lis beaucoup) depuis que je suis adolescent. Pourtant, je n’ai entrepris un véritable travail sur l’écriture et sur ma voix d’auteur qu’en commençant à écrire Cuori di seppia, notamment grâce à l’aide de Manuela La Ferla, mon éditeur, qui m’a beaucoup aidé à comprendre ce qui convient à l’écriture et ce qui ne convient pas.

Dans quelles circonstances aimes-tu écrire ? Pendant la nuit, de jour dans une pièce particulière, en voyage… ?

Il m’est arrivé d’écrire pendant ma pause déjeuner ou encore en avion. D’habitude, pourtant, j’aime mieux écrire dans le silence absolu, assis à mon bureau, de nuit.

Quels sont les modèles littéraires qui t’inspirent ? 

Sans aucun doute le roman de fiction et ses représentants les plus fantaisistes et imaginatifs : Luis Borges, Italo Calvino, Edgar Allan Poe, Agatha Christie (et beaucoup d’autres). Parmi les poètes, Vittorio Bodini, Carmelo Bene, Dino Campana, Franco Fortini, Gabriele d’Annunzio, Vincenzo Consolo, Gesualdo Bufalino. Lorsque j’écris, j’essaie toujours de garder la trace de la poésie dans mon écriture.

En effet, chaque chapitre est précédé d’un poème. Sont-ils de toi ? Les as-tu d’abord écrits et puis intégrés, ou sont-ils nés au fur et à mesure que tu écrivais le livre ? 

Oui, c’est moi qui ai écrit les poèmes. Certains ont été composés avant, d’autres ont été écrits au cours de la composition du livre. Parfois je ne commençais même pas à écrire le chapitre si d’abord je n’avais pas écrit le poème qui le précéderait.

Cuori di seppia, Filippo De Matteis, La Bibliothèque italienne.jpgD’où est venue l’inspiration d’écrire Cuori di seppia ?

D’une période particulièrement difficile de ma vie. La sensation d’une rupture entre ce qui avait été avant et ce qui serait après. La vague de la mer, qui est une métaphore de notre condition existentielle. La vague, plutôt que la haute mer ou le bas-fond. L’amour infini envers ma sœur. Le premier pas vers n’importe quel projet important de changement.

Pour quelle raison as-tu choisi de ne pas donner de prénom au protagoniste ? 

Je ne voulais pas l’appeler Filippo, et je n’arrivais pas à trouver de prénom qui me plaise.

Une question obligée… Quel rapport y a-t-il entre ton œuvre et les Os de seiche de Montale ? 

S’il y en a un, c’est un rapport indirect, qui ne se réfère pas intentionnellement à un exemple si illustre et important. Bien sûr, le titre joue avec le champ sémantique montalien, disons.
Pourtant, ici l’on trouve les cœurs et non pas les os. À l’inverse des os montaliens – qui sont dévorés par la férocité de la vie –, mes cœurs veulent garder un désir d’espérance. Ils essaient de résister.

Cuori di seppia est ton premier roman. As-tu d’autres projets ?

Oui, ce roman marque le début de ma carrière. Depuis quelques mois j’écris mon deuxième livre, qui sortira toujours chez Elliot au début de l’année prochaine. Je crois qu’il s’agira d’un roman très différent, du point de vue de l’histoire aussi bien que de l’écriture. Le récit me semble être très puissant, passionnant. On verra bien.

Comment s’est passé le Festival du Premier Roman ? Raconte-moi ton expérience à Chambéry. 

Je n’aurais pu vivre une expérience plus heureuse. L’accueil a été incroyable et les gens qui y participaient étaient vraiment passionnés. Avant tout, on y respirait un sentiment de très grand respect pour la culture, la nouveauté, l’altérité. Cela m’a fait le plus grand bien. Ce serait bien s’il y avait plus d’événements de ce genre.

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