Le Colibri, de Sandro Veronesi

Un roman recommandé pour qui aime les histoires familiales.

Par Raffaella Forzati

Le Colibri, le dernier roman de Sandro Veronesi, l’auteur de Chaos Calme, a remporté le Premio Strega en 2020 et Le Prix du livre Etranger 2021.

Le roman est l’aperçu d’une vie, celle de Marco Carrera ou le Colibri, comme sa mère l’appelait.

Un homme d’âge mûr qui a beaucoup souffert et qui vit aux côtés de sa petite fille Miraijin, la seule femme de sa vie. En effet, Marco Carrera est entouré de femmes qui l’ont abandonné : d’abord sa sœur Irene, qui se suicide au milieu des années 80 ; puis Marina, la mère de sa fille Adele, qui souffre de troubles psychologiques ; enfin, la mort de sa mère, la seule qui l’ait aimé tel qu’il était, malgré des problèmes physiques qui empêchaient sa croissance.

C’est la vie d’un homme moyen résistant aux souffrances de la vie, en persistant à croire en l’amour : un amour aussi puissant que faible, comme celui pour Luisa, son amie d’enfance. Leur amour naissant meurt le soir du suicide d’Irene : la culpabilité pousse les deux amants à cesser leur relation définitivement. Luisa part pour la France, alors que Marco continue sa vie. Il devient un médecin, il épouse Marina et devient père d’Adele. Il y a un moment où sa vie semble tranquille, merveilleuse : le moment où une lettre de Luisa brise le mur de silence qui les séparait. Et alors, leur relation renaît des cendres d’un amour éteint, jamais consommé, à peine effleuré…

Marco Carrera est condamné à courir après les personnes qu’il aime, sans les atteindre : son frère Giacomo, qui était lui aussi amoureux de Luisa et qui coupe les liens avec sa famille après la mort de sa sœur. Le Colibri cherche sans succès à reprendre contact avec lui, en lui envoyant des courriels à propos de la vente de la maison de leur enfance. Il ne reçoit aucune réponse.

Il est seul face aux difficultés de la vie, avec pour seul espoir que sa petite fille Miraijin puisse racheter ses erreurs.

Sandro Veronesi nous montre la vie d’un homme ordinaire, sous toutes ses facettes ; il est capable de développer le fil d’une vie en un peu plus de trois cents pages, avec un style qui capture l’attention du lecteur. Malgré un début joyeux, le roman s’assombrit : c’est la vie d’un homme qui s’oppose à la mort.

Un roman recommandé pour qui aime les histoires familiales.

«  Le colibri de Sandro Veronesi est un chef-d’œuvre bouleversant. D’une beauté absolue jusque dans les moindres détails.  »
Corriere della Sera

Bibliographie italienne :

VERONESI Sandro, Il Colibrì, La Nave di Teseo, 2019, 368 pagine

Bibliographie française :

VERONESI Sandro, Le Colibri, traduction de Dominique Vittoz, Éditions Grasset, Paris, 2021, 382 pages

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